La rencontre entre Madagascar et l’Ethiopie a remis au goût du jour les discussions autour de la réhabilitation du Stade de Mahamasina. Une chose vient perturber la joie de la population malgache. Dans son annonce, le Président de la République pense changer la dénomination de ce stade.
Sur les gazons décharnés de ce terrain, les joueurs malgaches comme les éthiopiens ont eu du mal à tenir le jeu. Présent lors de ce fameux match ou la formation malgache a battu l’Ethiopie avec un score de 1 à Zéro, le Président de la République Andry Nirina Rajoelina a déjà annoncé le projet de construction d’un nouveau stade. Une initiative vivement applaudi car depuis la prouesse des Barea à la CAN 2019, le football a connu un engouement sans pareil aux yeux de la population. C’est lors d’une émission télévisée que le Président de la République a dévoilé la maquette du nouveau stade qu’il pense construire. De quoi faire rêver car ce nouveau stade aura une capacité de 40.000 places sur les gradins, 13.000 places dans les tribunes, 28 entrées pour éviter des bousculades, des infrastructures pouvant accueillir les joueurs, des boutiques.
Le « HIC »
Qu’on ne se leurre pas. Le mot « Mahamasina » n’est pas un nom d’un quartier lambda. Il a été associé à cette place pour des raisons hautement historiques.
A l’origine, Radama Ier fit remblayer les rizières qui tapissaient la plaine afin d’aménager un champ de manœuvres pour ses troupes. L’immense esplanade accueillit les cérémonies du couronnement de Radama II et les reines Ranavalona II et III y prononcèrent plusieurs kabary (discours publics). C’est là que le Général de Gaulle annonça en 1958 l’abolition de la loi d’annexion et la restauration de la souveraineté malgache. C’est encore là que le président Tsiranana proclama l’indépendance en 1960. Mais des célébrations du XIXe siècle ne subsiste qu’une pierre sacrée, cachée sous les gradins.
Alors oui, les Barea ont réussi à créer autour d’eux l’engouement des malgaches, et loin de nous l’envie de minimiser leur prouesse. Qui plus est, il y a mille et une façons de leur rendre l’honneur qui leur sont dus. Par contre destituée Mahamasina de son nom constitue en soi un affront à l’histoire.

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