CONSTRUCTION D’INFRASTRUCTURES SPORTIVES : Entre le ridicule et le fourvoiement

Trop enthousiaste ou en manque d’information sur le terrain ? Nul ne le sait mais une chose est sûre, l’emballement dans lequel le Président a annoncé la construction des terrains de football  « manara-penitra » (suivant les normes) dans tous les chefs-lieux de région a agacé plus d’un.

Il est temps qu’on arrête cette mascarade. Le sport à Madagascar a besoin d’investissement certes mais un qui soit réfléchi et qui réponde aux besoins réels des sportifs malgaches. Il ne s’agit effectivement pas de construire des terrains sur les 4 coins de l’île et de s’applaudir en disant « c’est moi qui ai fait cela ». Il s’agit d’œuvrer sincèrement et réellement pour le sport.

Le stade Maki lors de son inauguration en grandes pompes

Construire c’est bien beau mais cela finira par ressembler au terrain de rugby « Maki de Madagascar » à Andohatapenaka. Alors qu’on a affirmé que le terrain suivait les normes internationales à sa construction,  pour le dernier match de Maki contre les Black Stalion, le match s’est quand même déroulé au Stade de Mahamasina. Certes, il est vrai que durant le match opposant Madagascar à l’Ethiopie, l’état pitoyable du terrain de Mahamasina a été pointé du doigt mais cela ne veut pas dire qu’on doit construire des terrains tous les 100 mètres.

Focus sur le cas de Mahajanga

Dans l’effervescence d’une visite qu’il a effectuée à Mahajanga, le Président de la République a annoncé la construction d’un complexe sportif sur l’emplacement du gymnase couvert de la ville. Sur le moment, l’initiative a été applaudie. Et pourtant, à cette nouvelle, il a ralenti le développement de plusieurs disciplines sportives de la ville. En première liste, le basket-ball car durant ces dernières décennies la ville des Fleurs a toujours livré sur le monde professionnel du basket-ball à Madagascar des joueurs de qualité. Un résultat des plus satisfaisants grâce au « Passe de fil ». Un lieu historique pour les basketteurs car c’est sur place que se sont formés les meilleurs joueurs du pays. De l’école de basket aux joueurs connus, c’était un lieu de vie où ont grandi plusieurs générations d’amoureux du ballon orange. Toujours sur la passe de fil, se succèdent les joueurs d’handball et de volley ainsi que la pétanque. Un lieu accessible où chaque sportif pouvait s’entrainer et se perfectionner. C’est de cela que Madagascar a besoin. Sans oublier les amateurs du tennis qui ont pu jouir du seul et unique terrain de la ville. Et le gymnase couvert, berceau de l’école de basket car les enfants en bas âge s’y sentent mieux à l’abri du soleil majungais. Autant de jeunes qui se retrouvent sans endroit où s’entrainer parce qu’Andry Rajoelina a voulu jouer à la maquette.

Cela ne coûte rien d’aller voir les personnes concernées pour qu’ils expriment leurs besoins réels car après la construction de Coliséum qui accueille rarement de spectacle, le Maki déserté par les rugbymen et les «  Hôpitaux manarapenitra » sans malades, on en a assez des infrastructures inaccessibles aux Malgaches et qui ne sont là que pour faire jolies.

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