« Levons le grand tabou pour un avenir meilleur », tel est le slogan lancé par l’organisation de jeune « Tanora Garan’Teen », en collaboration avec les 13 Organisations de la Société civile (OSC) pour rappeler que le droit à la santé sexuelle et reproductive doit être effectif à Madagascar, lors de son récent séminaire. Et les OSC ont leur rôle à jouer dans sa mise en place, étant donné que l’avenir de milliers de jeunes et adolescents en dépend.
La situation en matière de santé maternelle, infantile et adolescent à Madagascar reste préoccupante. Selon la statistique donnée, la moitié des Malgaches n’ont pas accès à un centre de santé dans leur localité ou à une distance de marche, 10 femmes par jour décèdent pendant l’accouchement dont une fille de moins de 15 ans sur 9 en est concernée sur l’ensemble du territoire. En fait, l’accès aux services médicaux n’est pas seulement à l’origine de ce problème social. Le constat démontre aussi que les barrières pour la jouissance des droits et l’accès aux services de santé dans le domaine de la sexualité et de la reproduction sont nombreuses. Particulièrement, les fausses croyances, la stigmatisation des victimes, la religion, les us et coutumes, les technologies de l’information et de la communication, l’application des lois, la méconnaissance des droits constituent les principaux obstacles. Ces faits prouvent que la santé sexuelle et reproductive est la responsabilité de tous, des hommes, des femmes, des parents, des enfants, des établissements scolaires, des institutions religieuses, des autorités.
L’OSC réitère donc son engagement qui a été lancé lors de la 5e édition du séminaire de la société civile du 20 au 22 mai 2019. Et ce, en faisant appel à tous les acteurs dans le secteur à prendre leur responsabilité et unir nos forces pour atteindre notre objectif commun, notamment la responsabilisation des hommes, les contraceptifs masculins, l’autonomisation («empowerment ») des jeunes filles, les sensibilisations communautaires, l’éducation sexuelle en milieu scolaire selon la tranche d’âge (à partir de 5 ans), la vulgarisation des lois et des droits, le plaidoyer auprès des autorités et politiques, le service de prise en charge des victimes et les questions du genre.
Cette année, pour la première fois, le séminaire a été piloté par « Tanora Garan’Teen » et a été appuyé par Fanainga. Au total 118 personnes représentant la Société civile ont participé au séminaire, 11 des agences des Nations Unies ainsi que d’autres qui ont représenté les ministères concernés et des membres de « Tanora Garan’Teen ».
Le séminaire a été marqué par la célébration de la Journée Mondiale de l’Hygiène Menstruelle à travers une campagne de sensibilisation réalisée le 28 mai 2019 touchant 550 jeunes filles de 15 à 20 ans dans toute la commune urbaine d’Antananarivo.