A propos des suggestions du Conseil du Fampiahavanana Malagasy (CFM) sur le projet Base Toliara, le Centre de recherches et d’appui pour les alternatives de développement-Océan Indien (CRAAD-OI) et le Collectif pour la défense des terres malgaches-Tany déplorent et dénoncent l’immixtion de cette entité.
Les tentatives du CFM de renouer le dialogue entre les responsables du projet Base Toliara, les « bénéficiaires directs » du projet d’une part, et les responsables locaux et les autorités étatiques d’autre part ont été fortement critiquées par le CRAAD-OI et le Collectif Tany. Les raisons invoquées pour cette intercession du CFM comprennent les doléances des bénéficiaires directs susmentionnés du projet, notamment les familles concernées par les déplacements de tombeaux, les installations des sites ainsi que par les projets sociaux financés par le projet Base Toliara. Ils se posent la question si est-ce le rôle du CFM de défendre les intérêts privés d’une société étrangère, qui est aussi au cœur de la division entretenue en permanence au sein des communautés locales au profit de la société minière entre la minorité des « bénéficiaires directs » et la grande majorité des communautés qui s’opposent au projet Base Toliara que le CFM semble vouloir ignorer ?
Deuxièmement, les activités d’appui au développement socio-économique font partie intégrante des obligations contractuelles et du cahier de charges de tout projet minier comme le projet Base Toliara. Les promoteurs du projet s’en sont toujours servis pour légitimer leur présence et promouvoir leur projet. L’évaluation des bienfaits minimes apportés aux « bénéficiaires directs » par les projets sociaux, déplacements de tombeaux et installation de sites et leur comparaison avec les coûts sociaux, économiques, environnementaux et sanitaires potentiels de la mise en œuvre du projet devraient faire partie de l’étude de faisabilité complète du projet Base Toliara que le gouvernement malgache a l’intention de mener selon le Ministre des Mines et des Ressources Stratégiques dans sa conférence de presse du 21 novembre qui a justifié la suspension des activités du projet Base Toliara.
Une reprise des activités du projet minier dans les délais proposés par le CFM ne doit donc pas être envisagée, pour des raisons liées au projet Base Toliara mais aussi pour éviter de décider de réaliser un audit sur les intérêts de Madagascar face à une société minière étrangère, avec 20 ans de retard, comme dans le cas de QMM Rio Tinto actuellement.
La population observe avec la plus grande attention les actions des décideurs, attend des autorités étatiques qu’elles tiennent l’engagement qu’elles ont pris de suspendre les activités de ce projet, et qu’elles répondent à leur demande d’y mettre fin. Et le CRAAD-OI et le Collectif Tany d’interpeller les autorités étatiques à rester fidèles à l’engagement pris à l’égard de la grande majorité des communautés concernées par ce projet, et de maintenir sa détermination à respecter leurs droits et les principes d’une bonne gouvernance du secteur extractif.

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