L’éducation préscolaire n’a pas encore sa place non seulement à travers le monde mais surtout à Madagascar où ce secteur d’activité éducative est tellement négligé pour le développement intellectuel des tout petits.
A Madagascar, en moyenne, il y a 1 éducateur pour 23 élèves dans les centres préscolaires publics et privés. Dans l’ensemble, les pays à revenu faible et intermédiaire recensent plus de 60 % d’enfants d’âge préscolaire dans le monde, cependant, on compte à peine 32 % d’éducateurs préscolaires.
De ce fait, seulement 422.000 éducateurs du préscolaire sont actuellement en poste dans des pays à faible revenu. Au vu de la croissance démographique et sachant qu’il faudrait, dans l’idéal, un éducateur pour 20 élèves, le monde aura besoin de 9,3 millions d’éducateurs du préscolaire supplémentaires pour atteindre les cibles au niveau mondial en matière d’éducation préscolaire d’ici à 2030.
Plus de 1.300.000 enfants non-inscrits
Le rapport mondial de l’UNICEF sur l’éducation préscolaire révèle que la majorité des gouvernements dans le monde n’investissent pas suffisamment dans l’enseignement préscolaire. A Madagascar, plus de 1.300.000 enfants, soit près de 60 % d’enfants d’âge préscolaire, ne sont pas inscrits dans l’éducation préscolaire publique ou privée. À l’échelle mondiale, ils sont 175 millions, signale toujours l’UNICEF. Dans les pays à faible revenu, seul un enfant sur cinq est inscrit dans un établissement d’enseignement préscolaire.
Intitulé « Un monde prêt à apprendre : Accorder la priorité à une éducation préscolaire de qualité », le rapport de l’UNICEF révèle que les enfants qui suivent au moins une année d’éducation préscolaire ont plus de chance de développer les compétences essentielles dont ils ont besoin pour réussir à l’école, sont moins susceptibles de redoubler ou d’abandonner l’école, et sont donc plus à même de contribuer à l’édification de sociétés et d’économies pacifiques et prospères une fois adultes. Les enfants inscrits dans un établissement d’enseignement préscolaire ont au moins deux fois plus de chances de savoir lire, écrire et compter plus tôt que les enfants qui n’ont pas bénéficié d’un apprentissage préscolaire.
Expansion de l’offre
L’éducation préscolaire à Madagascar a connu une expansion importante due à l’augmentation annuelle de l’offre publique et des centres d’activité préscolaire publique et communautaire, de 195 en 2006-2007 à 15.132 en 2017-2018. Le niveau du taux de préscolarisation des enfants de 3 à 5 ans dans le public est passé de 7,5% en 2004-2005 à 30% en 2017-2018, avec des indices de parité légèrement en faveur des filles.
Même si l’éducation préscolaire a connu une expansion importante à Madagascar au cours des dernières années, seulement 30% des enfants âgés de 3-5 ans sont inscrits dans les écoles préscolaires publiques, et il existe une très grande disparité entre les régions. A Amoron’I Mania, par exemple, 30% d’enfants âgés de 3 à 5 ans sont préscolarisés contre 3% pour la région SAVA.
Insuffisance d’éducateurs
A Madagascar, 6 % du budget de l’éducation nationale est alloué à l’éducation préscolaire qui est trois fois plus élevé que la moyenne au niveau régional. Toutefois, le pays manque d’éducateurs formés. L’UNICEF Madagascar a contribué à la formation de près d’un éducateur sur trois dans les régions d’Anosy, Androy, Atsimo Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Boeny et Analanjirofo, qui représente plus que 17 % de tous les éducateurs dans le pays. Mais très peu d’entre eux ont bénéficié d’une formation pédagogique.
Ce manque d’investissement dans l’éducation préscolaire à travers le monde a des retombées négatives sur la qualité des services proposés et entraîne notamment une pénurie d’éducateurs qualifiés dans le préscolaire. Le représentant de l’UNICEF affirme que « Si nous voulons donner à nos enfants la meilleure chance de réussir leur vie dans une économie mondialisée, les dirigeants doivent impérativement axer leurs efforts sur l’éducation préscolaire et y affecter les ressources nécessaires. »
A cet effet, l’UNICEF exhorte les gouvernements à mettre en place au moins une année d’éducation préscolaire de qualité en priorisant, en particulier, des enfants les plus vulnérables et des enfants marginalisés. Pour inscrire cet objectif dans la réalité, l’UNICEF les exhorte en outre à affecter au moins 10 % du budget de l’éducation au développement de l’éducation préscolaire et à investir dans la formation des éducateurs.

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