DELITS ENVIRONNEMENTAUX L’Alliance Voahary Gasy interpelle la Justice

Les crimes environnementaux s’intensifient ! La justice environnementale est bafouée ! Tel est le constat de l’Alliance Voahary Gasy (AVG) durant cette période de confinement en révélant toutes les informations relatives à la croissance des délits environnementaux dont la décision de la justice ne semble pas conforme aux réalités de pillage. Plusieurs alertes ont été reçues par l’AVG durant ce dernier mois dans tout Madagascar. Plusieurs  aires protégées sont victimes d’actes illégaux et le service minimum au sein de la Justice aurait-il  permis aux malfaiteurs d’en profiter pour  piller les richesses de Madagascar ?

Les aires protégées de la région Diana font face à une recrudescence de méfaits. Rien qu’en ce mois d’avril, en l’espace d’une semaine, plusieurs  cas ont été recensés. Une plantation de cannabis a été constatée par les patrouilleurs de la brigade mixte au niveau de l’aire protégée  Montagne des Français. Deux  personnes y ont été également arrêtées par les responsables locaux, en train d’effectuer des coupes illicites de produits forestiers. A Ambilobe, dans la commune rurale de Beramanja, un tracteur transportant en pleine nuit 30 blocages de « Bonara » a été saisi par les autorités locales.

Au Nord Est, à Maroantsetra, plusieurs personnes ont été interceptées depuis la fin du mois de mars jusqu’à mi-avril pour occupation illicite et exercices d’activités illégales dans le noyau dur d’une aire protégée. D’après les sources sur place, ces personnes interpellées menacent les responsables du parc dans l’exercice de leur fonction et incitent même les populations riveraines à envahir l’aire protégée. A noter qu’un des prévenus, ayant été condamné d’emprisonnement pour vente de cannabis se targue d’être protégé en haut lieu. Les quatre inculpés sont actuellement mis en mandat de dépôt en attendant la date de leur procès judiciaire.  A Menabe Antimena, trente hectares ont été ravagés dans la Commune de Tsimafana par les feux de brousse d’origine inconnue. Des exploitants tentent en ce moment de faire sortir les récoltes de culture de maïs et d’arachides de l’aire protégée. D’ailleurs, les collecteurs et peseurs commencent à s’installer au niveau des fokontany. Des citoyens de bonne volonté ont signalé également différentes situations alarmantes. La réserve spéciale de Kalambatriatra, située dans le Sud de Madagascar fait l’objet d’exploitation de bois précieux. Des coupes au niveau du parc national d’Andasibe-Mantadia ont été aussi remarquées. A Sainte Marie, des coupes se déroulent dans la forêt d’Ampanihy.

Ces constats  laissent perplexes sur la sécurité de nos aires protégées actuellement, et interpellent sur la fragilité de l’équilibre entre les interventions de conservation très appuyées et la gestion des situations exceptionnelles comme le pays traverse actuellement.

Verdict non satisfaisant : affaire de vente de tortues par un greffier

L’affaire du greffier ayant vendu des tortues, rapportée dans un journal, a été mise en délibéré. Reconnu coupable, celui-ci a été condamné à une amende ferme, et à payer à la direction régionale de l’Environnement et du Développement Durable Analamanga des  dommages et intérêts. Aucune peine d’emprisonnement n’a été prononcée malgré que celui-ci ait été pris en flagrant délit. Face à ce jugement, l’AVG se demande si la loi s’applique de la même manière pour tous. Lors des  affaires de même cas, tous ont écopé une peine d’emprisonnement. Selon la loi de la Cites  interdisant la vente d’espèces protégées dont les tortues radiata, l’utilisation des espèces inscrites dans les Annexes de la loi à des fins commerciales est une infraction. Et selon  l’Article 46 de l’Ordonnance 1960-128 fixant la protection de la nature et la procédure qu’il faut réprimer les infractions forestières, les peines d’emprisonnement seront toujours prononcées. Le greffier était appréhendé en flagrant délit d’exposition  au public à des fins commerciales et de  vente d’espèces protégées. Or, ici le prévenu n’a été condamné qu’au paiement d’une peine d’amende. De plus, en tant que fonctionnaire gardien de la loi, ayant donc bafoué  ses éthiques et ses déontologies, ce dernier devrait être sévèrement puni.

Force est de constater que le Covid-19 a non seulement touché le plan social et économique mais également le volet environnemental.  La situation exceptionnelle n’a fait qu’empirer un état d’équilibre déjà précaire. Effectivement, la pauvreté de la population, ainsi qu’une situation sociale et économique déjà terrible n’ont été que plus affectées encore suite à l’état d’urgence sanitaire qui a été imposé partout dans le pays. La communauté n’a eu comme solution que de se tourner davantage sur les ressources naturelles à portée de main. Sans rentrée d’argent, celle-ci se tourne vers la ressource la plus accessible, la forêt. Le charbonnage, le braconnage, la coupe illicite deviennent des moyens faciles pour se faire de l’argent. Des criminels notoires profitent également de la situation pour piller les richesses au vu et au su de tout le monde. Ces derniers profèrent des menaces à l’endroit des défenseurs de l’environnement. Communautés, associations, organismes œuvrant dans la protection de l’environnement restent  perplexes face à ces diverses pressions. Ce sentiment d’insécurité et ce manque d’application des lois ne permettent  pas à ceux-ci de mener à bien leur travail. Bien que les autorités régionales et locales essaient de contenir le fléau, le phénomène semble s’amplifier.

L’AVG entend souligner  que même en état urgence, la société civile veille et surveille et  n’aura de cesse à interpeller sur les faits graves nuisant à l’environnement de  Madagascar. Elle appelle tous les citoyens Malagasy à être très vigilant pendant cette période et à  les dénoncer au niveau des autorités compétentes, ou en appelant la ligne verte. L’Alliance  réitère sa volonté à collaborer continuellement avec l’Etat et les ministères concern

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