La Fondation des aires protégées et de la biodiversité de Madagaascar (FAPBM), par le biais de son Responsable suivi-évaluation, Serge Ratsirahonana, a participé à un atelier national sur « la comptabilité écosystémique du capital naturel, outil de gestion de l’environnement », le 20 janvier dernier. En prenant le cas de l’aire protégée du Complexe Mahavavy Kinkony, cet atelier était un plaidoyer pour la prise en compte du capital naturel dans les performances économiques du pays.
La comptabilité écosystémique du capital naturel, encore appelée comptabilité verte, intègre les paramètres environnementaux, tels que les coûts-bénéfices de projets, la dégradation des écosystèmes,… dans les normes comptables conventionnelles, nationale et entreprise. A Madagascar, une équipe pluridisciplinaire de l’Observatoire de géophysique d’Antananarivo, de la faculté des Sciences de l’université d’Antananarivo, et du Committee Economics, Ethics, and Environment for the Development of Madagascar (C3EDM) a mené des recherches sur son application auprès de plusieurs aires protégées.
Après les nouvelles aires protégées (NAP) d’Antrema et Bombetoka (Boeny) en 2015-2016, le complexe de zones humides de Mahavavy Kinkony (CMK) (Boeny), financé par la FAPBM, a bénéficié de ces travaux de recherches. Les résultats des études ont montré l’évolution de l’occupation des terres dans la NAP de CMK de 2014 à 2018 : le village de +24 ha/an, la rizière de +508ha /an, la culture de +1.694 ha/an, la forêt de -2.882 ha/an, et la mangrove de -377 ha /an. Si cette tendance ne change pas, il n’y aura plus de forêts naturelles d’ici 2050 et plus de mangroves dans 25 ans au CMK. En termes monétaires, une perte moyenne de 856 534 dollars par an à CMK a été enregistrée entre 2014 et 2018 si on considère tous les comptes du capital naturel (eau, forêts, carbone, infrastructures vertes, occupation des terres, capabilité écosystémique, …).
Les chercheurs recommandent la prise en compte de ces données pour une gestion efficace de la NAP CMK. Une première restitution à l’encontre des autorités décisionnaires de la Région du Boeny a été effectuée en Juillet 2020.
Ces résultats complètent l’étude mandatée par la FAPBM sur les valeurs économiques des aires protégées, dont les premiers résultats seront disponibles en mars 2021.
