Irrecevables ! Sans surprise, le Tribunal administratif et financier (TAF) vient de prouver sa partialité en confortant les décisions prises auparavant par l’OVEC (Organe de vérification et d’enregistrement des candidatures) et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) concernant le dossier de candidature de Marc Ravalomanana aux élections communales du 11 décembre prochain pour la commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Mais c’est tout aussi comme la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) l’a fait à plusieurs reprises dans ses décisions concernant les requêtes qui lui ont été adressées à leur époque respective durant les différentes élections qui se sont succédé dans le pays : « azo raisina fa tsy mitombina » ou littéralement : recevables mais non fondés. Depuis, cette partialité de la HCC aura été comme l’exemple à suivre par tous ceux qui seraient tentés de décider autre chose qui pourrait nuire aux intérêts des candidats soutenus par le pouvoir en place. Il fallait s’y attendre et cela n’a rien d’étonnant car on s’y est presque aussi déjà habitué.
Les choses sont maintenant claires : la mainmise de l’Exécutif sur le Judiciaire à travers les différentes juridictions de ce pays semble plus que manifeste. Les membres de la HCC, de la CENI et du TAF sont tous… encore et toujours à la solde de celui qui les a nommés. Tandis que les autres seconds couteaux (préfet de Police, directeurs et autres hauts responsables au sein des différentes institutions de l’Etat) ne font que suivre les décisions et directives erronées … de peur, visiblement, de perdre leur poste respectif même si bon nombre d’entre eux semblent acquiescer aux changements revendiqués pour le respect de la légalité.
Ainsi, la situation est loin d’évoluer vers l’apaisement recherché pour le déroulement de l’élection du 1 1 décembre. Une élection que l’on voudrait être inclusive et acceptée par tous, alors que les réalités de l’heure le contredisent manifestement. On chercherait par tous les moyens à empêcher les candidatures des personnalités qui ne sont pas du camp du pouvoir. Et les cas de ce genre sont plus que patents. A Toamasina par exemple, on voudrait aussi empêcher la candidature de Roland Ratsiraka en lui refusant son certificat de régularité fiscale. Alors que tout a été fait par celui-ci pour démontrer et prouver la régularité de son dossier. Tandis qu’à Antsiranana, le candidat et maire sortant vient tout simplement de faire l’objet d’un emprisonnement pour des motifs… plutôt obscurs d’après ce que chuchote l’opinion locale. Et pourtant, ce dernier a déjà remis son dossier de candidature à l’OVEC local qui n’y a trouvé aucune opposition. Et encore à Toliara, un autre pressenti candidat de l’opposition n’a même pu présenter son dossier car… introuvable sinon « séquestré » (?) depuis plusieurs jours.
Mais il y aussi le fait que de nombreuses autres communes risquent de n’avoir pas de candidats à ces élections. Pour la simple raison qu’on leur compliquerait également l’obtention de leur certificat de régularité fiscale. Sans parler de la caution qu’on leur demande de payer, sachant pertinemment que bon nombre de ces candidats n’ont pas les moyens de s’en acquitter.
Pour en revenir au cas de Marc Ravalomanana, disons tout simplement qu’il serait le candidat à battre parmi tous les autres prétendants à la mairie de la capitale. Des prétendants dont certains risquent de ne faire qu’une simple figuration face à un tel redoutable concurrent. Aussi, il faudra à tout prix trouver les moyens d’empêcher sa candidature et on lui cherche la petite bête à travers ce certificat fiscal dont on connait toutefois qu’il y a déjà eu des cas qui constituent une jurisprudence en la matière lors de précédentes élections. Mais le TAF n’en a pas tenu compte… préférant s’en remettre à l’exemple de ses homologues de la HCC. Et que dire de cette fameuse « feuille de route » de 2009-2010 qui recommande au pouvoir en place de réparer toutes les injustices commises à l’époque, entre autres celles commises contre les biens de la société TIKO où Marc Ravalomanana n’est que le simple actionnaire majoritaire.
Le temps du « NI, NI » de 2013 est bien révolu, mais depuis 2018, on parle d’ « INCLUSIVITE ». Alors, de quoi ou de qui a-t-on peur ?