L’année débute toujours avec des discours prometteurs et des projets. Tout le monde a des projets à réaliser ou des visions à atteindre, histoire de changer le rythme. Le Roi, également, a ses siens, qu’il lance à ses sujets venus lui souhaiter les vœux. Mais, c’est une rengaine, un refrain que l’on entend tous les ans, des thèmes ou des sujets qui reviennent tous les ans, développement, démocratie, prospérité, richesse, santé… Il n’y a rien de fondé dans tous les discours, et tout reste au stade du verbiage.
La population n’attend plus rien des discours, elle comprend que ce sont des formalités usuelles à prendre au niveau du Royaume, et qu’il n’y aura jamais de retombée sur leur sort. Le Roi a commencé avec l’agriculture, blablabla. Le pays sera le grenier à riz de l’Océan Indien et le grand producteur africain. On va former les paysans avec de nouvelles technologies, et c’est fait. Mais, Non, Sire. Les agriculteurs savent ce qu’il faut faire avec leurs terres. Ils peuvent aller jusqu’à des tonnes à l’Ha, mais…
Les paysans sont les dominés de la Terre. Le problème réside sur les prix au marché. Les riches exploitants achètent le kilo du paddy à un prix dérisoire aux paysans. Au marché, les prix sont très élevés. Désespoir ! Sachez que produire du riz n’est pas facile, et pensez aux paysans quand vous prenez une assiette de cette denrée chaque jour, l’effort et l’argent dépensés. Et ce sont les autres qui s’enrichissent, comme les grossistes, des « Karana » pour la plupart.
Ce n’est pas la sécheresse qui prévaut dans les greniers à riz de Madagascar, mais la gestion de l’eau. Eternel problème depuis fort longtemps. Rajaonarimampianina a déjà solutionné durant son époque, dans la région de l’Alaotra. Ca a marché avec les japonais, avec des infrastructures solides. Mais les riziculteurs n’arrivent pas à percer leur problème financier. Les micro financeurs étaient trop malins, imposant des recettes alors que rien n’est produit. Ils abandonnent leur production en cours de saison, ou peinent à s’en sortir.
Alors, ce n’est plus la peine de faire du verbiage partout. Nos greniers à riz sont capables mais il faut pensez au devenir des agriculteurs. Ne soyez pas trop gourmands dans les spéculations, sinon, il n’y aurait plus de riz à manger. A part, celui du Roi qu’il a importé et échangé avec de l’or trafiqué.