En échange des téléphériques, la région de Morondava est envahie par les sauterelles. Un essaim de plusieurs kilomètres envahit le ciel à partir de Miandrivazo et traverse Ankilizato et Mahabo. Ces insectes détruisent tout ce qui est plante verte, surtout le riz, manioc et maïs à leur passage.
Pour la population, c’est la galère et toute initiative pour les empêcher de dévier leur trajectoire demeure vaine. Les sauterelles atterrissent vers la fin de l’après-midi sur les champs de culture, se ravitaillent durant la nuit, et quittent au lever du jour pour d’autres horizons. Les dégâts sont énormes.
Du côté des autorités étatiques, il n’y a aucune action. Le système antiacridien a disparu, laissant les criquets se reproduire durant une longue période qui laisse présager un envahissement général sur tout le territoire. Bientôt, les sauterelles seront à Tana pour rencontrer les téléphériques. Ce seraient un beau spectacle aérien pour les fêtes de l’Indépendance.
On se demande pourquoi l’état n’intervient pas dans ce genre de catastrophe naturelle qui détruise les cultures ? D’après les paysans, aucune intervention contre les acridiens n’été effectuée depuis des années. Les dernières opérations datent de l’ère Rajaonarimampianina où des matériels ont été placés dans chaque localité, facilitant les interventions et le système de prévention. Maintenant, il n’y a plus rien, et voilà le résultat. D’ici peu, la situation deviendrait critique, et le danger plane sous nos têtes.
D’autres personnes avancent qu’il n’y a plus de budget consacré à la lutte antiacridienne dont les bailleurs internationaux, fatigués de voir leurs fonds détournés, ne voudraient plus offrir leur assistance. Tout cela pourrait être vrai, au conditionnel.
Quoiqu’il en soit, les populations souffrent des invasions acridiennes. Les téléphériques ne peuvent rien, bien que des sous ont été dépensés pour s’élever à quelque mètres du ciel et pour une dizaine de kilomètres. Et des dettes en sus sur le dos de nos enfants. La famine est en vue avec les sauterelles ! C’est ça la bonne gouvernance et le développement du pays. “Madagasikara tsy maintsy mandroso” ou littéralement le pays avance. Où ?
