Saut extra !

Notre poupée Barbie de l’Économie annonce le PIB de 5,7% cette année devant les bailleurs de fonds traditionnels à Washington. C’est fantastiquement un record de saut en hauteur étant donné l’état actuel de la situation économique du pays. Le bond a fait sursauter les économistes, et beaucoup pensent qu’il faudrait être plus raisonnable. Les réalités en disent long, s’il fallait encore lister tout ce qui ne va pas, ce chiffre ne reflète pas les évidences.

Dernièrement, la Banque mondiale reconnaît les difficultés face aux défis économiques et sociaux majeurs. Ce chiffre annoncé est celui de 2021, encore loin des 7,1 % en 2020. L’institution financière confirme que « la pauvreté reste élevée et augmente dans les zones urbaines, reflétant l’impact de l’exode rural, le manque d’opportunités d’emploi dans les villes et une baisse de la productivité des entreprises privées.» Et d’ajouter : « En 2022, la croissance devrait se ralentir pour atteindre 3,8 %, reflétant principalement l’impact des catastrophes naturelles répétées, aggravé par la détérioration du contexte mondial. Au début de 2023, deux violentes tempêtes tropicales ont frappé Madagascar, submergeant de nombreuses routes, inondant et détruisant des écoles et des centres de santé. En outre, des données récentes indiquent que les cyclones répétés ont augmenté de 27 % le taux de pauvreté parmi les ménages touchés. La croissance du PIB réel devrait s’améliorer pour atteindre 4,2 % en 2023 et s’accélérer pour atteindre environ 5 % en 2024-25, principalement grâce à la reprise de l’industrie minière et à la réouverture progressive du trafic aérien, en particulier avec l’Afrique du Sud »

Puis d’expliquer : « La hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, exacerbée par l’impact indirect de la guerre en Ukraine sur les prix des produits importés, a alimenté l’inflation, qui a atteint 10,9 % (en glissement annuel) en décembre 2022, érodant le pouvoir d’achat des ménages et exacerbant les niveaux de pauvreté déjà élevés, en particulier dans les zones urbaines.

Le déficit budgétaire est estimé avoir atteint 3,1 % du PIB en 2022, contre 2,8 % en 2021, en raison d’un désaccord avec les distributeurs de pétrole et du retard dans le paiement des taxes douanières sur le pétrole, et la dette publique totale a augmenté. Toutefois, le solde budgétaire s’améliorera en 2023 et au-delà grâce à la mise en œuvre des réformes prévues pour améliorer l’efficacité des dépenses et la mobilisation des recettes intérieures.

Le déficit de la balance courante est estimé avoir augmenté pour atteindre 5,6 % du PIB en 2022 (contre 5 % du PIB en 2021), la reprise des exportations de minéraux étant compensée par l’augmentation des importations de produits pétroliers raffinés, de denrées alimentaires et de biens intermédiaires. Les réserves internationales brutes ont diminué, mais sont restées globalement adéquates, passant de 5,9 mois d’importations en 2021 à 5,0 mois d’importations en 2022.

Ces explications sont récentes, de Mars 2023. Tout compte fait, nous sommes bernés par la Poupée Barbie de l’Economie, en cette période difficile où les élections approchent à grand pas. Il faut faire attention à ce bond extra !

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