De nouvelles perspectives de l’exploitation du mica de Madagascar sont en cours et se renforcent. La Tvm a montré une partie intéressante du travail dont des trous profonds sur un terrain argileux des hautes terres centrales, semi-désertiques, d’une région pauvre, offrent un paysage désolant, cratérisé, bombardé. Les gens sont pauvres et crasseux, n’ayant plus de ressources que de creuser la terre. Il s’agit de récupérer les strates de mica enfouies en profondeur pour le repas quotidien.
La société qui exploite est étrangère. Elle a besoin de plusieurs sacs de mica par jour. Et les gens s’y mettent pour survivre, parents, enfants, dames ou demoiselles, tout un village creuse des trous et font sortir ce minerai feuilleté en lamelles pour des miettes.
Dans cette ambiance chaotique sur un paysage lunaire, les exploitants attendent la livraison des sacs. Qu’importe le prix, mais le travail est mortel. On ne sait pas si des gens ont déjà laissé leur vie dans ces trous, où aucune infrastructure de sécurité n’est installée.
La société, nouvelle, bien évidemment, veut aller loin dans cette exploitation car le mica est recherché pour ses qualités industrielles, surtout pour les batteries des voitures électriques et autres utilisations de valeur sûre.
Certes, le mica fait partie de nos richesses minières dont l’État devrait avoir la main pour le contrôle. Il reste à savoir si des études d’impact environnemental ont été faites avant l’exploitation ou les terres sont accaparées de quelle façon. Mais vu les quelques images montrées à l’écran, le doute plane. En parallèle, une conférence pour présenter le mica et ses avantages, hum… Bien montée pour être convaincante.
L’exploitation de ce genre rend le pays pauvre. En principe, l’Etat devrait être le premier signataire du contrat d’exploitation. Même le Roi n’était pas présent, or ce sont des choses qui l’intéressent. Pas grave, mais c’est louche.
À notre connaissance, le mica a été exploité depuis la colonisation dont la plus importante est celle d’Akesson du côté de Beraketa. On exploitait aussi du côté d’Antanifotsy avec les colons réunionnais. Il est temps que nous prenions en main nos richesses naturelles. Du moins, vendre des produits finis à l’exportation.
Et la sécurité des gens? Les mêmes problématiques que le saphir à Ilakaka. Nous sommes encore loin de notre indépendance économique, Mesdames et Messieurs du pouvoir royal.
