En temps de guerre, sanitaire soit-elle, le peuple devrait se rassembler derrière son chef. C’est l’union sacrée de toutes les forces vives du pays pour faire face à un ennemi commun, aussi invisible soit-il, comme le coronavirus. Est-ce que cette union sacrée existe-t-elle à Madagascar aujourd’hui ?
Pour le moment, il est difficile de répondre par l’affirmative car ce serait mentir de dire que tous les Malgaches présentent un front commun. En conséquence, on ne peut que conclure que l’opinion publique désapprouve la politique de l’Exécutif contre le coronavirus quoiqu’on ne puisse pas lui imputer d’avoir négligé la gravité de la situation. Et pourtant, il faudra faire bloc face au Covid-19. Nous n’avons plus le choix. L’heure d’établir les responsabilités viendra toujours plus tard.
Mais qu’est-ce qui peut expliquer cette désaffection vis-à-vis des dirigeants ? Face à une pandémie du genre du coronavirus, ce sont les actions de l’Exécutif et de l’Etat qui sont jugées par le peuple. Elles peuvent être considérées comme mal anticipées et mal gérées. La suffisance et le mépris et parfois l’incompétence et les mensonges de certains responsables peuvent également expliquer cette désaffection.
Beaucoup de personnes pensent que l’Exécutif s’est mis en marche trop tard. Cela peut être vrai. Toutefois, il faut reconnaître que nul ne peut déterminer avec précision à partir de quel moment l’Exécutif aurait dû intervenir. Il ne faut pas oublier que le covid-19 a sévi en Chine depuis la fin de l’année 2019. Et que depuis cette période, un grand nombre de Malgaches et de Chinois se sont déplacés dans les deux sens.
Le moins qu’on puisse dire est que le comportement de quelques membres du gouvernement en manque de vedettisme constitue une entrave à l’effectivité de cette union sacrée. L’Union sacrée entre le peuple et son ou ses dirigeants ne peut être sollicitée ni obtenue sans sincérité, sans transparence, sans preuve d’efficacité et d’humilité. Et surtout sans adhésion du peuple, sans quoi elle devient une dictature. L’Union sacrée ne se décrète pas. Elle se mérite et elle se vit.

Pour mieux vous servir, l’AMP travaillera dans le respect de tout un chacun, dans la réalité des actualités et de ce qui nous entoure. L’objectivité sera notre mot d’ordre.