Développement et Constitution

Aujourd’hui, il n’y a pas une seule personne sensée dans ce pays, qui ne réclame enfin un décollage économique, alors que nos voisins africains sont déjà quasiment tous, en vitesse de croisière.

Par conséquent, il faut mettre en arrière-plan nos egos et que toutes les compétences et toutes les bonnes idées fassent des propositions concrètes afin que, pour la reconstruction de ce pays, les dirigeants (actuels et futurs) puissent avoir l’embarras du choix pour des mises en œuvre rapides.

L’heure est donc au développement. Et c’est à juste titre que l’ancien président de la République Hery Rajaonarimampianina, et candidat actuel à l’élection présidentielle prévue le 9 novembre prochain, l’a souligné (pour la énième fois) lors de sa récente descente dans la région d’Itasy, plus précisément à Soavinandriana où il a poursuivi sa pré-campagne en vue de cette élection. A cette occasion, Hery Rajaonarimampianina a aussi fait part de son opinion sur la situation politique de l’heure dans le pays, dénonçant les illégalités perpétrées par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) à travers ses différentes décisions concernant la validation de la candidature de l’ex-président FRANÇAIS Andry Rajoelina et la mise en place d’un gouvernement collégial pour assurer l’intérim de la présidence de la République après la prétendue renonciation du président du Sénat pour assumer cette responsabilité. Sans oublier les imperfections et autres irrégularités constatées dans les listes électorales. Il a notamment indiqué : « Des élections libres,  transparentes, et acceptées par tous constituent une garantie pour la démocratie. Madagascar est un État de droit, sur la voie de l’Émergence, et un retour en arrière est inacceptable ». Cette Emergence prônée par Hery Rajaonarimampianina ne peut que refléter ses réelles préoccupations pour ce développement socio-économique qu’on a toujours recherché et escompté depuis des décennies.

Développement et Constitution, avons-nous titré cet article. Mais quel rapport y a-t-il entre les deux notions ? Quand on parle de développement, on a plutôt et aussi tendance à penser immédiatement au but, celui de la rentrée d’argent dans les poches des contribuables. Et quand il s’agit des contribuables, le paiement des impôts va de soi. La situation actuelle des Malgaches lambda ne fait nullement transparaitre ce qu’on appelle, le plus facilement possible, cet état de fait de « ‘Nty sy ‘Nday », ou encore ce que les économistes et sociétés civiles nomment « la redevabilité sociale. »

Sans entrer dans les détails puisque l’article n’a aucune prétention de donner une leçon de macroéconomie, il s’agit de faire allusion à l’élection présidentielle de cette année 2023. En attendant, des voix se sont élevées pour l’organisation d’un référendum constitutionnel avant cette présidentielle… car, fait-on remarquer, c’est à partir de cette Constitution que doivent s’élaborer les programmes ou projets de société des différents candidats à l’élection. La Constitution est la base même de toutes les actions à mener dans la vie nationale.

Depuis le référendum de 2010, bon nombre d’observateurs ont dénoncé l’inadéquation de l’actuelle Constitution avec le processus du développement envisagé, vu les dispositions pas très claires, ou encore le cadrage des textes par rapport aux réalités sur place. Jusqu’à aujourd’hui, différentes versions appellent à la refondation de la base même de l’identité malgache, voire de la République malgache.

Pour ne parler que du développement au niveau et à partir des provinces/régions, les avis divergent, faut-il remettre les six provinces sur les rails et oublier les vingt-trois régions, ou vice-versa ? Quoi qu’il en soit, la question est de choisir entre un Etat central et unique, ou un Etat « fédérateur » et facilitateur dans toute décision de développement au niveau local.

Décentralisation effective, disons-nous ! Sans doute, si et seulement si, à ne prendre que les communes, les maires avaient pleine latitude dans leurs actions et décisions, le Conseil municipal étant l’organe législatif et « regardant » dans les dépenses. Des dispositifs y afférents ont existé, les PRD (Plan régional de développement) et les PCD (Plan communal de développement) faisant foi de feuille de route de chaque circonscription.

La Constitution, puisqu’il faut vraiment y toucher, devrait verser en ce sens, et suivant une décision nationale et consensuelle. A ce moment-là, libre à chaque candidat présidentiel de se l’approprier. Ce serait une Constitution pour toujours… à l’image de celle des grandes démocraties notamment occidentales, qui n’aura besoin d’aucun toilettage à chaque mandat selon la personne du dirigeant.

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