Un pays en décadence. C’est Madagascar 2024. Oui, en cette journée où l’on célèbre la fête du retour à l’indépendance, l’ambiance est fade, hypocrite et vile. En 64 ans, nous retournons au Moyen âge, avec une pauvreté extrême où la population agonisante, ne vit plus aux normes humaines. Mais il faut démontrer le contraire en ce 26 juin. Tout le monde est bien habillé, propre et net. Pas comme tous les jours. L’Armée, qui n’a jamais connu la guerre ou une invasion étrangère, sort son armada, la plupart neuf, avec des tenues d’apparat des grands jours. Son rôle est répressif, contre ses compatriotes, les “Dahalo” et les manifestants. Drôle de militaires ! On applaudit nos héros.
Dans les gradins, ceux qui ont voté pour les Irmar, aplatis et affaiblis mais vendus. Fatigués de se réveiller tôt pour ne pas rater les cars qui les ont transportés de leurs quartiers jusqu’au stade Barea, non homologué. Ce n’est pas grave, une journée d’occupation pour la fête. Mais on va arranger après, comme chaque année.
En tout cas, c’est une démonstration de force pour l’élu du Peuple, citoyen français : ” voilà mes sujets !”
Mais cette fête de l’indépendance est mitigée, voire faussée par des contradictions. Il n’y a plus de liberté démocratique, ni d’indépendance de la Justice. L’économie est entre les mains des étrangers, français, karana, chinois, arabes… La France est encore présente dans les secteurs clés de développement depuis 1896, année de la conquête coloniale. Et la population revient au statut d’indigénat. Quoiqu’il en soit, la décadence du pays si elle n’est pas réelle, elle est sur la bonne voie. L’opposition ? Elle demeure en mauvaise posture, derrière les murs du Stade de Barea, pour contester et crier au respect des lois constitutionnelles. Non, déguerpissez ! Ici, c’est l’Irmar !
La fête de ce 26 juin est une diversion pour la journée de demain, les résultats des législatives. Moments chauds où la triche se dévoilera. Décadence !
