La fête de l’Indépendance du pays a 61 ans. C’est l’âge du départ à la retraite pour les uns, mais des années de longs souvenirs d’espoir pour les autres. Pour le Grand dirigeant, c’est un évènement de démonstration qu’il est le bâtisseur d’un renouveau. Sans parler des inaugurations, le 26 juin ne changerait pas le rythme de vie de la population pauvre et affamée. Mais quel renouveau ?
En ce moment, Madagascar est le pays le plus pauvre du monde, le pays le plus endetté, le pays où règne la corruption, le pays où le trafic d’or est les plus fréquent, le pays où les journalistes sont encore emprisonnés, le pays où l’injustice règne, le pays où les « Dahalo » sont rois, armés par les militaires, le pays où les projets de développement ne sont que des promesses, le pays prometteur pour faire vivre les associations humanitaires de tous genres, le pays choisi par les institutions financières internationales pour les dettes, le pays où la France recolonise… La liste est longue, mais tout compte fait, c’est un pays appauvri par le Grand dirigeant.
C’est bien d’avoir de belles infrastructures modernes mais ce n’est pas le développement réel. Demain, tout le monde sera content d’assister au défilé militaire au stade Barea, mais ne penserait jamais que la plupart de la population ne mangera pas ou vivra encore dans les tunnels et bidonvilles de la capitale.
Ceux qui partent à la retraite se souviendront qu’ils ont servi la Nation avec les services militaires, et pour les plus anciens, ils ont vécu le début de l’Indépendance. C’est la génération qui a vu le début de la dégradation du pays. Désespérés des réalités et de la mauvaise gouvernance, ils ne verront plus jamais le développement réel du pays. Mais ils verront, dans la pauvreté, de nouvelles rocades et des stades avant de fermer les yeux. C’est triste ! Le pays est riche mais les hommes sont pauvres ! Bonne fête de l’Indépendance !
