VANILLE : La baisse de la production peut causer de graves conséquences

Des professionnels intervenant dans la production  et la commercialisation  de la vanille ont récemment annoncé une diminution de la production nationale de vanille de l’ordre de 30%. C’est une déclaration qui peut entraîner de nombreuses et énormes conséquences aussi bien bonnes que mauvaises tant  sur le plan national qu’international.

D’aucuns n’ignorent que la culture de vanille  fait vivre de nombreuses familles malgaches, en particulier dans le Nord-Est du pays.  Pour la majorité de celles-ci, c’est la principale sinon l’unique source de subsistance. Et qui dit diminution de la  production au niveau  des ménages signifie également une diminution des revenus.

Sur le plan international, toute diminution de la production, donc de l’offre sur  le marché international, et notamment de la part du principal pays producteur qu’est Madagascar, est susceptible de causer une flambée du prix de la vanille sur ledit marché. Effectivement, Madagascar produit  la plus grande partie de la vanille mise en vente sur le marché international (autour de 1 800 t par  campagne), la demande mondiale tournant autour de 2 100 t  par an.

Bien  évidemment, les principaux utilisateurs peuvent toujours se tourner vers la vanille  de synthèse pour contourner la flambée du prix de la vanille naturelle. Mais cela comporte des  limites en raison des exigences plus contraignantes des consommateurs qui demandent plus de produits naturels.

Or, on ne peut  que remarquer  que  depuis quelques années,  sur toute la côte orientale du pays, soit d’Antsiranana à Taolagnaro, tous les paysans se sont mis à planter de la vanille suite au bon prix d’achat au producteur qui s’est présenté. Que la qualité soit mise en doute, cela n’a rien  d’étonnant ! L’encadrement de la grande majorité de ces planteurs fait défaut. Et chacun  plante sa vanille comme bon lui semble. Mais quand on parle de quantité, c’est une autre question.

La demande au niveau international n’est pas très élastique à moins qu’il ne se crée de nouveaux marchés. Cela est toujours possible. Mais quoi qu’il  en soit, pour le moment, la question de la quantité de l’offre disponible sur le marché international reste toujours épineuse. En effet,  si les prix flambent, les autres pays producteurs qui sont nos concurrents directs, vont redoubler d’effort pour  augmenter leur production. Il va  s’en suivre une forte augmentation de  l’offre et automatiquement, les prix vont baisser. Ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur les producteurs locaux qui vont alors négliger leurs  plantations  respectives.

On peut alors se demander si cette annonce se fonde sur des bases réelles  ou bien qu’elle a été faite dans des visées spéculatives.

Ranaivo Lala Honoré

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