RÉSEAU FERROVIAIRE : Le parent pauvre des transports à Madagascar

Le réseau ferroviaire principal comprend 877 km de lignes dont aucune n’est électrifiée. Mais qu’il s’agisse de transport de marchandises ou de voyageurs, le transport ferroviaire malgache n’est plus que l’ombre de lui-même.

3 lignes sont gérées par Madarail  depuis 2002, suivant un accord de concession d’une durée de 25 ans :  La ligne Antananarivo-Côte-Est (TCE) comprend 371,4 km + une liaison de 3,3km vers le port de Toamasina, la ligne Moramanga –Lac Alaotra (MLA)  longue 167,4km+ un embranchement minier de 18,6km jusqu’à Morarano Chrome et la ligne Antananarivo-Antsirabe (TA). Au Sud-Est, une ligne est gérée par la société publique « Fianarantsoa-Côte Est », rattachée au ministère des transports,  longue de 163,3km.

Les lignes ferroviaires de Madagascar sont davantage réservées au transport de marchandises. Seules deux lignes sont actuellement ouvertes aux voyageurs : la Fianarantsoa -Manakara  et la Moramanga-Toamasina, encore que leur exploitation respective est intermittente en raison de la vétusté des voies et du matériel utilisé.

Le rail négligé en faveur de la route

Pourtant, qu’il s’agisse de transport de marchandises ou de voyageurs, le chemin de fer est de loin beaucoup plus intéressant que le transport routier. En matière de transport de voyageurs, par exemple, les communes rurales sur la Côte-Est de Madagascar dépendent totalement de la voie ferrée. Et en cas de rupture de la voie, pour une raison ou une autre, les habitants doivent parcourir plus d’une trentaine de kilomètres à pied pour rejoindre le plus proche axe routier, la RN2 qui relie Antananarivo à Toamasina, soit pour évacuer à dos d’homme les produits, soit pour rejoindre un centre hospitalier valable.

En ce qui concerne le transport de marchandises, l’évidence des avantages présentés par le transport ferroviaire  saute aux yeux. Une seule locomotive peut traîner plusieurs wagons. D’ailleurs, on peut se demander si la voie ferrée n’a pas été volontairement négligée afin de permettre le développement du transport d’hydrocarbures par voie routière. On remarquera que cela concerne principalement le transport  d’hydrocarbures de Toamasina à Antananarivo et d’Antananarivo à Antsirabe, c’est-à-dire les 3 plus grandes villes du pays, autrement dit, les principaux consommateurs d’énergie fossile.

Tout compte fait, l’Etat qui détient 25% seulement du capital de Madarail doit être conscient de l’importance du transport ferroviaire pour le pays. Et il est possible d’envisager l’ouverture ou l’extension de nouvelles voies telle qu’une ligne reliant Fianarantsoa à Antsirabe.  Tous souhaitent que l’arrivée prochaine de deux locomotives venant renforcer celle utilisée actuellement pour desservir la ligne Fianarantsoa-Manakara pourrait marquer le renouveau du transport ferroviaire à Madagascar.

Ranaivo Lala Honoré

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