REPRISE DES ACTIVITÉS Une décision précipitée

La décision du président de la République d’autoriser la reprise de toutes les activités (avec quelques restrictions certes) étonne plus d’un alors que l’état d’urgence sanitaire vient d’être reconduit pour une nouvelle quinzaine (la troisième).

Bien évidemment, on comprend très bien la situation. Le taux de chômage réel est déjà élevé à Madagascar quoi qu’en disent les statistiques officielles – il suffit de regarder toutes ces formes de chômage déguisé et les personnes déambulant à travers les rues des grandes villes du pays, sans avoir un but précis -, pour que la pandémie du coronavirus injecte encore sur le marché du travail déjà saturé, des milliers de nouveaux chômeurs.

Le gouvernement a beau annoncer des plans d’aide, des millions de dollars d’aides et prêts extérieurs. Mais ils ne pourront jamais compenser une cessation durable d’activité (totale pour certains secteurs). Combien d’entreprises tomberont en faillite ? Les pertes d’emplois seront de quelle ampleur ? Pour le tourisme par exemple, les centaines de milliers de touristes annuels ne seront pas au rendez- vous cette année et ne reviendront pas de sitôt.

Il y a donc urgence économique. Toutefois, la décision de faire reprendre toutes les activités économiques semble s’être faite dans la précipitation. Dans certaines activités, la restauration par exemple, le respect des gestes barrière sont plus faciles à appliquer que dans les transports en commun, les grandes surfaces ou les écoles et cantines scolaires.

Pour toutes ces raisons sanitaires, il aurait fallu voir pour chaque secteur, dans quelles conditions la reprise peut s’effectuer. Faire savoir à tous les acteurs de chaque secteur les conditions nécessaires d’une reprise est fondamentale.

L’aboutissement des travaux de recherche relatifs au remède contre le coronavirus n’explique pas tout. Qu’on le veuille ou non, on pouvait percevoir une certaine exaspération de la population vis-à-vis du confinement. Aussi, peut-on supposer que les craintes de crises sociales éventuelles (conséquemment à une crise économique) ont motivé cette décision de reprise des activités économiques faite à la hâte.

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