FINANCES : Le taux de bancarisation reste faible

Le paysage bancaire malgache s’est beaucoup transformé depuis quelques années : de nouvelles banques étrangères (filiales  de banques internationales ou non) et institutions de microfinance(IMF) se sont installées.

Ce paysage bancaire se compose aujourd’hui  de 11 banques  commerciales et  d’une trentaine d’institutions de microfinance. A noter que quelques -unes  de ces dernières ont déjà accédé au  statut de banque.

Mais toujours est-il que malgré l’arrivée de nouveaux établissements bancaires, certains indicateurs montrent que bien peu  de choses ont changé. A  ce titre, entre autres, le  taux de bancarisation du pays reste encore  bien  faible : 10%  seulement des Malgaches possèdent un compte bancaire (5% en milieu rural). Mais si le système bancaire reste quelque peu inaccessible pour la grande majorité  de  la population, l’inclusion financière est développée par les nouvelles  technologies.

Effectivement, les nouvelles technologies  contribuent sans aucun  doute à améliorer la  vie  quotidienne  des  utilisateurs en leur permettant d’effectuer des transactions financières de n’importe quel endroit du pays. Tel est le  cas  du transfert d’argent  via des téléphones mobiles. Cette nouvelle forme de paiement a connu une progression très sensible : au cours de ces trois dernières années, la croissance a  été de  +55%, contribuant ainsi à renforcer  l’inclusion financière. Les personnes vivant  dans des zones enclavées ne sont plus isolées financièrement. Elles peuvent effectuer  toutes les  opérations sur place (retraits, dépôts, épargne)  sans  l’obligation, à chaque fois, d’effectuer des déplacements périlleux (pour cause d’insécurité) vers des centres urbains et surtout coûteux.

Risque élevé

Mais un autre indicateur explique également le faible taux de bancarisation. C’est le niveau plus qu’élevé des taux bancaires. Ces taux bancaires dépassent généralement  les 20% l’an, ce qui  est  relativement élevé pour encourager les clients potentiels  à recourir aux crédits bancaires. Ainsi, la multiplication  de nouvelles banques n’a pas favorisé l’instauration d’une véritable  concurrence entre les différents établissements bancaires car sic’était vraiment le cas,  on aurait  assisté à une certaine élasticité des taux bancaires.

On explique le niveau élevé des taux bancaires appliqués par les banques par la considération du « risque pays ». Et pour le cas, ce risque est  toujours considéré comme élevé pour la majorité des maisons-mères des banques de la place.Ce risque est élevé quand les procédures de recouvrement  des créances  sont considérés comme incertaines et que la corruption est susceptible d’entraver la bonne marche de la justice. La question de la bonne gouvernance entre ainsi en ligne de compte.

Ranaivo Lala  Honoré

 

 

 

 

 

 

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