AUTRES TEMPS, AUTRES MŒURS Le « toaka gasy » libéralisé !

Le texte de loi initié par le député et vice-président de l’Assemblée nationale, Jean Brunel Razafintsiandraofa, autorisant la production et la commercialisation du « Taoka gasy » (alcool de production locale) vient d’être voté par les députés. Désormais donc, le toaka gasy peut circuler librement. Qu’on le veuille ou non, cette décision présente un danger pour le pays dans tous les coins de la Grande île.

En effet, Les Malgaches sont réputés d’être de grands consommateurs d’alcool et la consommation de cet alcool de production locale a toujours été importante malgré l’interdiction qui a toujours frappé sa production et sa commercialisation. Mais comme on le dit : O tempora ! o mores ! (autres temps, autres mœurs).

Le principal danger réside dans la qualité de sa fabrication. Comme il est produit artisanalement, il n’existe aucun contrôle de qualité. Les consommateurs doivent donc se fier aux seules connaissances et expérience de l’artisan.

La production de toaka gasy pose des problèmes au niveau du fisc. Comment l’Etat ou bien les collectivités décentralisées et locales pourront-ils percevoir leur dû en termes de taxes ? Bien souvent, les points de fabrication sont situés dans des coins très isolés et difficiles d’accès. Or, les collectivités décentralisées devront en tirer un grand profit (quoiqu’en contrepartie, c’est la santé de la population qui risque d’en souffrir).

Mais quoi qu’il en soit, les grands perdants de cette nouvelle liberté sont les représentants des forces de l’ordre (en particulier les gendarmes) qui effectuent les contrôles sur les routes nationales. Ils sucrent leur paie de fin du mois en fermant les yeux sur le trafic qui porte sur ce produit. Autrement, comment le toaka gasy qui vient des quatre coins de l’île atterrit-il dans la capitale ?

L’initiative de la “libéralisation” du toaka gasy émane du député Jean Brunel Razafitsiandraofa.

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