Madagascar vient de bénéficier de 3,7 millions USD de la Banque mondiale afin d’aider le pays à mettre en place un plan national de contingence du coronavirus et donc de renforcer les dispositifs de prévention avec l’appui de l’OMS. Voilà une bonne nouvelle eu égard à l’insuffisance des moyens, en particulier financiers, dont nous disposons.
Seulement, sans être foncièrement pessimiste et jouer l’oiseau de mauvais augure, on peut se permettre d’émettre des doutes sur l’utilisation à bon escient de ces fonds. Bien trop souvent, les aides internationales de ce type n’arrivent jamais totalement à leur destination finale, pour ne pas dire une infime partie seulement.
Elles ont servi à enrichir ceux qui appartiennent déjà au clan des nantis composé d’une soi-disant « élite » qui pille sans vergogne son propre pays avec l’aide et la complicité des petits fonctionnaires, des autorités locales qu’il est si facile de corrompre vu leur condition de vie respective. Et chacun s’accroche à ses avantages en prétextant qu’il défend l’intérêt général.
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les donateurs exigent que les fonds accordés soient directement gérés par soit les bénéficiaires directs, soit leur représentation dans le pays. La permissivité et l’impunité ont atteint un stade si extrême que la confiance ne règne plus de leur part. Mais il faut croire que les profiteurs trouvent toujours des moyens détournés pour profiter de cette aubaine que sont les aides internationales.
Quoique le pays soit toujours pour le moment épargné de cette pandémie, il faut s’attendre à toutes les éventualités. Dans ces conditions et pour une fois, il est à souhaiter que les fonds soient utilisés aux fins auxquelles ils sont destinés vue la gravité de la situation et surtout de ce qui peut advenir.
