INDÉPENDANCE : Les 59 ans en histoire

Des démarches politiques ont été entamées par les dirigeants de 1958 en 1960 pour que Madagascar jouisse de son Indépendance effective, soit il y a 59 ans de cela. 

Le 22 août 1958, le Général de Gaulle a effectué une visite à Tananarive pour y présenter son projet de Communauté, en déclarant que « Demain, vous serez de nouveau un État, comme vous l’étiez lorsque ce palais était habité ». Tout de suite un mois après, le 23 septembre 1958, Madagascar a organisé un référendum d’autodétermination. Ce référendum a été organisé à propos du choix de Madagascar entre “L’indépendance totale” ou “L’indépendance dans la communauté française “, à vrai dire  les Malgaches choisissent l’indépendance dans la communauté française. Les Malgaches ont voté “OUI” avec 1.363.059 voix contre 392.557 “NON”. Le oui l’emporte à Madagascar par 77 % des voix mais Tananarive et Tamatave donnent une légère majorité au non.

Madagascar fit ainsi son entrée comme Etat membre de la Communauté française, tout en étant le second territoire d’Outre-Mer  à avoir donné le plus de “NON”.

Il faut noter l’existence, à l’époque, de deux  courants politiques divergents dans l’Ile dont le premier constitue les partisans du OUI, au sein desquels existait une divergence d’opinion quant au futur statut après la victoire du OUI. D’une part, celui dirigé par Norbert Zafimahova réclamait la départementalisation (appuyé par les colons français), et l’autre pour une “autonomie interne” avec Philibert Tsiranana en tête PSD. Le second regroupe les partisans du NON avec, d’un côté, le Pasteur Richard Andriamanjato, chef du Parti AKFM et de l’autre le Monima dirigé par Monja Jaona, Maire et Conseiller provincial de Tuléar, qui demandaient l’indépendance totale de Madagascar. Toutefois,  le 14 octobre 1958, la République de Madagascar a été proclamée à l’issue du Congrès des Assemblées provinciales présidé par le leader politique du Sud, Norbert Zafimahova concurrent direct de Philibert Tsiranana (originaire du Nord-Ouest) à la Présidence de la République. Cette proclamation a été suivie par l’élaboration de la Constitution de l’Etat par l’Assemblée Constituante et Législative dont l’Exécutif fut assuré par un gouvernement provisoire présidé par Philibert Tsiranana, le 16 octobre 1958 qui, fut adoptée le 29 avril 1959 comme Constitution de la Première République de Madagascar. S’y ajoute la création du drapeau national tricolore Blanc Rouge Vert et l’hymne national malgache. Le 1er Mai 1959,  Philibert Tsiranana avait recueilli 113 voix sur 113 des suffrages exprimés pour devenir le premier Président de la République pour un mandat de 7 ans et la devise de l’Etat était “Fahafahana, Tanindrazana, Fandrosoana” (Liberté, Patrie, Progrès).

Les accords relatifs à l’indépendance de Madagascar et Dépendances furent ratifiés par l’Assemblée Nationale française le 9 juin et par le Sénat le 16 juin 1960. 

26 juin 1960 : La proclamation solennelle de l’Indépendance de Madagascar a eu lieu à l’issue de la ratification de ces accords.  “Une liberté cueillie en douceur” selon les termes du premier président de l’île, Philibert Tsiranana qui a autorisé les Français à garder le contrôle des institutions commerciales et financières ainsi qu’à maintenir les bases militaires sur l’île. Les liens qui relient Madagascar à la France restent très forts. Pour preuve, dans la déclaration d’indépendance de 1960, les deux pays s’engagent à ce que « l’amitié traditionnelle reste intacte », et scellent une étroite coopération culturelle, économique et militaire. Néanmoins, la France du Général de Gaulle finit par accorder cette indépendance tant désirée par la population. 

Mais la situation politique n’a cessé d’évoluer après douze années d’Indépendance surtout depuis l’avènement du 13 mai 1972 lors duquel les syndicalistes se joignirent aux étudiants pour former une très vaste manifestation sur l’Avenue de l’Indépendance, baptisée par la suite “Place du 13 mai”. L’armée refusait de prendre part à la répression, mais fut appelée par la population pour prendre le pouvoir auquel on reprochait la politique du président Philibert Tsiranana “néo-colonialiste”. Et les manifestations s’ensuivent mais ne se ressemblent pas jusqu’à nos jours, soit en passant de la Première à la Quatrième République actuelle avec neuf présidents qui se sont succédés selon les circonstances politiques, en l’occurrence, Philibert Tsiranana (1960-1972), le général Ramanantsoa (1972-1975), le Colonel Ratsimandrava (5 février 1975-11 février 1975), le Général Gilles Andriamahazo pour le directoire militaire du février au juin 1975, Didier Ratsiraka (30 décembre 1975- 1982- 1989- 1997-2002), le Pr Albert Zafy (1992-1996), Marc Ravalomanana (2002- 2006- 2009), Andry Nirina Rajoelina président de la Transition (2009-2013), Hery Rajaonarimampianina (2013-2018) et Andry NIrina Rajoelina (2019-2024). 

 

Sources : Ministère de la Culture et de la Communication

Agence nationale Taratra (ANTA)

Archives nationales

Ortana

Vous aimerez aussi