VISITE DES ARTISTES CHEZ LE PRÉSIDENT : Centre d’une polémique

Lundi dernier, le Président de la République Andry Nirina Rajoelina a reçu à son bureau une flopée d’artistes chanteurs qui étaient venus lui présenter leurs vœux de Nouvel An. Outre les selfies, et les photographies qui circulent ici et là, cette rencontre n’a pas énormément contribué au développement de l’art à Madagascar.

Ces personnes venues présenter leurs vœux étaient essentiellement des chanteurs et les autres disciplines n’ont pas été représentées. Contrairement à ce que pense la conscience collective, l’art ne se résume pas qu’aux chants. D’autres disciplines méritent d’être tout autant reconnues. Toujours mis à l’écart dans les évènements institutionnels et tape à l’œil, les artistes malgaches ont pris l’affaire avec ironie et blague en tout genre.

Quelques clichés des artistes lors de cette visite

Cette présentation de vœux est à l’image de l’environnement artistique malgache. L’opinion publique se concentre sur une poignée d’artistes adeptes des matraquages et de l’autopromotion et l’évalue comme baromètre du développement de l’art à Madagascar. C’est donc sans surprise que des mauvaises publicités entachent l’art. Et pourtant, il y a des artistes qui proposent de bons produits mais qui sont ignorés par le système. 

Madagascar a besoin d’une bonne politique de l’art et de la culture faute de quoi on va encore partir dans une décennie où le débat qui préconise c’est « le kolom-body » (culte des fesses). Et d’ailleurs parles-en car le ministère de la Communication et de la Culture s’est dernièrement levé comme défenseur des bonnes mœurs et communique là-dessus. Le salegy fait partie intégrante de la culture malgache et qu’on ne se leurre pas, tous les chanteurs salegy ne promeuvent pas l’agitation des fesses. Et pourtant ces artistes sont inconnus du grand public par faute de moyen. S’il y a une bonne politique de diffusion des œuvres des artistes, on pourrait avoir sur nos chaînes télévisées de la musique de bonne qualité et non subir la loi des artistes capables de faire le matraquage de leur œuvre. On ne le dira jamais assez, tout développement qui se veut durable doit partir d’une vision d’une politique et il est temps que l’art et la culture malgache aient les siennes.

Quelques clichés des artistes lors de cette visite

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