Alors que Madagascar fait face à la propagation de la maladie Covid-19, c’est avec un certain sentiment de réconfort et d’apaisement qu’on constate que le Fihavanana malagasy n’a pas encore disparu dans la société malgache. Le confinement et le ralentissement des activités à Antananarivo ont mis en difficulté certaines familles. C’est ainsi qu’est né le mouvement « Solidarité Malagasy » qui avec le concours de la Commune Urbaine d’Antananarivo œuvre à venir en aide aux familles en situation difficile. Ce mouvement a vu le jour grâce aux dons faits par des Malgaches vivant à l’étranger ainsi que des résidents qui veulent aider leurs compatriotes. C’est ce genre d’action qui met en avant le Fihavanana et non la manière dont on le considère au sein de la communauté.
La manière dont on parle généralement de ce « fihavanana » prouve effectivement que c’est un concept qui est devenu étranger à la population, par contre on l’associe à la tradition malgache. « Fomban-drazana » qu’on peut traduire d’une manière simple « la pratique des ancêtres », c’est ainsi qu’on considère le Fihavanana de nos jours. Qui plus, dans les rares pratiques traditionnelles qui ont persisté malgré le temps comme l’enveloppe qu’on offre aux familles lors des naissances ou des décès, au lieu d’acte de générosité on les considère comme une obligation à laquelle on ne peut pas se déroger de peur d’être mal vu par la société. L’époque où tout un village s’unit dans la solidarité pour aider un foyer est bien révolue. Dans la société moderne, la solidarité traditionnelle est quasi-inexistante. On est en tort de considérer que l’altruisme est un luxe dont seuls les riches peuvent jouir. Rappelons qu’à l’origine, ce sont les paysans malgaches qui avaient à peu près le même niveau de vie qui l’a instauré en prenant le temps d’aider leurs voisins en sachant que c’est seulement avec l’entraide qu’ils peuvent s’en sortir.
